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Garn Al Faya

La mine de Garn Alfaya 

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Histoire romaine

 

Des richesses archéologiques insoupçonnées

A coté des sites officiellement catalogués dans la région (Dougga, Bulla Regia, Le Kef ou la "table de Jugurtha") il existait un grand nombre de vestiges romains de toutes sortes, disséminés dans la campagne et échappant à tout recensement.
Garn Alfaya était situé en Numidie, qui était l'une des régions de plus forte densité d'implantation coloniale romaine, comme l'atteste la carte ci-après. C'est à Thagaste ( Souk Ahras) que Saint Augustin alla à l'école primaire et à Madaure qu'il poursuivit son cycle secondaire. Or Garn Alfaya est situé dans le triangle formé par ces 2 villes et Sicca Veneria( Le Kef).

Carte
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de Garn ALfaya en Numidie

Les livres anciens parlent d'une riche région agricole produisant du blé et de l'huile, or, si on considère l'état actuel de la végétation, de nature semi-désertique, il est certain qu'une évolution importante de la pluviométrie de la région s'est produite depuis l'époque romaine. Du temps des romains la région contenait certainement des oliveraies. Il n'en reste que quelques spécimens disséminés dans la campagne, retournés à l'état sauvage, témoins millénaires de ce passé lointain. Peut-être d'ailleurs le déboisement intensif a t-il contribué à accélérer la désertification ? Comme témoignage attestant de ce passé agricole, j'ai retrouvé à quelques distance de la mine les restes d'une huilerie, reconnaissable à la grande pierre de granit qui servait à écraser les olives, ainsi qu'aux citernes dont l'intérieur était tapissé de mosaïques blanches.
Étant donné le volume des citernes, cette huilerie devait être alimentée par une grand étendue d'oliviers (sans doute une centaine d'hectares).

Le village romain en ruines( photo ci-dessus) était traversé par un petit oued. Une ancienne arche de pont subsistait encore en 1953 mais avait disparue quand nous y sommes retournés en 1999. On distinguait bien le pourtour des maisons et certaines pierres de seuil de porte comportaient des gravures, sans doute de caractère religieux.

Dans les ruines il y avait aussi de nombreuses pièces de monnaies, la plupart en cuivre, très oxydées, et quelques unes en argent. Après un travail de nettoyage délicat sur les pièces j'ai pu identifier 2 empereurs romains :

- Maximin (descendant de Gordien)
MAXIMIN : 235 à 238 après J.C (à l'époque ce n'était même pas le quinquennat !)
La légende disait que c'était un géant de 2m,70, berger de son état. Il s'était fait remarquer par l'empereur de l'époque en terrassant tous les lutteurs qu'on lui avait opposés

- et un dénommé Philippe dit "L'Arabe"

Des détails supplémentaires sur Philippe l'Arabe à : http://www.newadvent.org/cathen/12021b.htm

Par ailleurs nous avons découvert que la mine était exploitée déjà du temps des romains. Selon Jean-François Maréchal, un archéologue français qui s'intéresse à l'exploitation des mines par les romains, ceux-ci ne recherchaient pas le plomb mais vraisemblablement l'argent métal qui lui est toujours associé dans les minerais.

En effet : un jour de 1954 , en suivant un filon de minerai les mineurs ont débouché sur une ancienne galerie effondrée qui contenait un squelette dont les os n'étaient plus que de la poussière. Il portait au cou un collier constitué de perles de corail rose et de petites croix en nacre. Le cadavre était de petite taille et avait du appartenir à une esclave phénicienne ou un enfant condamné par sa petite taille à creuser dans la mine. Dans une niche taillée à même la roche il y avait une lampe à huile. Un dessin sur sa face supérieure représentait un homme de profil assis sur un tabouret (chaise "curule" ). Si l'âge du cadavre ne pouvait être daté par les personnels de la Mine, en revanche le dessin de la lampe était typiquement romain, la chaise curule étant l'apanage des sénateurs et dignitaires romains. La forme des croix du colliers laisse supposer que l'esclave phénicien était peut-être chrétien.

Le passé minier de la région du Kef remonte à l'époque Numide, avant l'occupation romaine. Le Kef était sans doute la capitale des Numides et non Constantine. Grâce aux minerais extraits dans la région( fer et cuivre) ils fabriquaient des armes et battaient monnaie. Ceci explique la résistance qu'ils opposèrent à l'envahisseur romain. On lira avec intérêt un extrait de "La Numidie. Rome et le Maghreb", publié en 1981 par André Berthier , à l'adresse : http://www.archeo-rome.com/ au chapitre Jugurtha.

Un chercheur tunisien originaire du Kef, Mohamed Tlili, écrit une thèse en ce moment sur le passé de le région.Il m'écrit :

"sachez que le site de Guern Halfaya est un véritable conservatoire de la mémoire historique du pays, aussi importante que Qalaat Sinen. Juste quelques données éparses: c'est une véritable montagne sacrée où le sommet est couronné par une area dédiée apparemment à un Seigneur (adôn), d'où la possibilité d'y reconnaître le fameux mons Audon (Ptolémée) à proximité des fameux Musulamii, dont on vient de découvrir, non loin, une borne limite avec les colons Cirtenses Siccenses." ( Mohamed Tlili)

Sur toutes ces questions je recommande aussi l'ouvrage de François Decret et Mhamed Fantar : "L'Afrique du Nord dans l'antiquité" PAYOT ISBN 2-228-12900-3.

Un site m'a aussi paru particulièrement riche : http://www.philagora.net/mar-nos/mar-nos.htm

 

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